Bonjour à vous, cet article est le premier d’une longue série consacrée au Detailing.
Tout d’abord, le Detailing, c’est quoi? Vous trouverez sur le net un grand nombre de définitions. Mais on peut se dire que le Detailing est un ensemble d’activités spécifiques (un processus) visant à sublimer l’esthétique d’un véhicule.
Le terme Detailing vient d’Angleterre berceau de cette activité et peut être traduit par cosmétique automobile.
Cependant, l’idée n’est pas de toucher à la mécanique, de faire de la préparation, du tuning, mais bien de rechercher la perfection dans le moindre détail afin que l’aspect visuel soit meilleur qu’en sortie de concession.
Par contre, toutes les parties du véhicule sont concernées: Cela va de l’aspect extérieur (carrosserie, pneumatiques, jantes, canules d’échappement, vitrages, phares, …), à l’intérieur (tissus, cuirs, moquettes, planche de bord, ciel de toit, …) jusqu’au compartiment moteur.
Bien sûr, on peut appliquer ce processus à tous les types de véhicules: automobiles, motos, vélos, bateaux, etc…
Ce qui distingue le Detailing du lavage du dimanche, c’est la rigueur, la recherche du détail, l’utilisation de techniques et produits adaptés et le respect des étapes du processus.
Maintenant, je vous propose de découvrir ensemble les différentes étapes du processus de Detailing, ce que l’on fait et surtout, pourquoi on le fait. Pour découvrir les techniques associées à chacune de ces étapes, je vous invite à découvrir mes autres articles.
Les 7 étapes du Detailing
1- Le pré-lavage
Le pré-lavage est la première étape du processus. Elle est primordiale dans le cas d’un véhicule qui n’est pas régulièrement entretenu et sur lequel on souhaite effectuer une préparation complète de qualité.
Le but du prélavage en detailing est de retirer un maximum de poussières, polluants, saletés sans action mécanique (sans contact d’un quelconque outil) sur la carrosserie. En effet, si on débutait directement avec le lavage au gant sur un véhicule poussiéreux, nous risquerions de créer de nouveaux défauts (micro rayures par exemple). Le pré-lavage permet également de ramollir les polluants tenaces tels les insectes écrasés et autres fientes d’oiseaux ou résine d’arbres et ainsi facilite l’étape suivante qui est le lavage.
On utilise souvent un canon à mousse (foam lance) que l’on branche sur un nettoyeur haute pression (NHP). On utilise un shampoing moussant dilué avec de l’eau chaude dans le canon à mousse.
2- Le lavage
Avant tout, je vous recommande de procéder au lavage des jantes et pneumatiques afin d’éviter de salir le travail fait sur la carrosserie avec des projections.
Les Jantes
En ce qui concerne les jantes, l’objectif est de retirer le voile de poussière, résidus de goudron et particules ferreuses issues de l’usure des plaquettes de freins. On utilise pour cela un décontaminant ferreux plus une action mécanique (nettoyage au pinceau et/ou brosse). Pour les éventuelles taches de goudrons, on utilise un dégoudronnant. Dans le cas de jantes fortement encrassées, on pourra déposer la roue pour accéder à la partie intérieure de la jante.
Les pneumatiques
Pour les pneumatiques, il conviendra de nettoyer les flancs avec un dégraissant, tout comme les passages de roue. L’objectif de cette étape est de nettoyer et dégraisser les surfaces en vue de la pose d’un dressing pneu (et plastique si les passages de roue sont en plastique). En effet, si vous posez un dressing pneumatique sans avoir dégraissé, la tenue du dressing dans le temps va être fortement réduite. C’est un peu comme si vous peigniez un mur par-dessus la crasse….
La carrosserie
Pour la carrosserie, il s’agit cette fois d’utiliser une action mécanique (frottement du gant sur la carrosserie) pour retirer les salissures résiduelles. On utilise la technique des 2 seaux, un seau pour le shampoing de lavage et un seau d’eau clair pour rincer son gant. Le mieux est d’utiliser 2 gants: un pour les parties hautes (toit, capot, vitres, coffre) et un pour les parties basses (bas de portes, bas de caisses, pare-chocs AV, AR, calandre…). Les parties basses étant souvent plus sales, cela évite de ramener de la saleté sur le haut du véhicule. On terminera par le rinçage du véhicule au NHP.
Retrouvez la technique de lavage en Detailing.
3- La décontamination
La carrosserie a été prélavée puis lavée, toutes les salissures qui pouvaient être retirées par l’action d’un shampoing et d’un gant ont été retirées.
Maintenant, votre carrosserie n’est pas encore totalement prête car il reste des contaminants qui ont résisté, à savoir les particules ferreuses, le goudron, voir quelques insectes récalcitrants et résines d’arbres.
Vous pouvez aisément le sentir en passant légèrement votre doigt sur la carrosserie : vous sentez que ce n’est pas lisse, que cela accroche. Une fois terminé, le toucher doit être soyeux.
La décontamination chimique
Première étape, la décontamination chimique à l’aide d’un décontaminant ferreux que l’on pulvérisera sur l’ensemble de la carrosserie et que l’on laissera agir avant rinçage.
Puis, on pourra s’attaquer de manière plus ciblée aux taches de goudron et aux fientes d’oiseaux, résine avec des produits spécifiques (dégoudronnant, nettoyant insectes, etc…).
La décontamination mécanique
Pour finir, nous terminerons avec une décontamination mécanique avec une clay bar (barre d’argile) et un lubrifiant adapté. L’objectif de cette étape est de capturer avec l’aide de la clay tous les polluants incrustés dans le vernis de la carrosserie.
Nous terminerons cette étape par un rinçage complet et un séchage du véhicule avec une micro fibre adaptée, voir un souffleur sécheur voiture pour ceux qui en sont équipés.
4- La correction (polissage)
Cette étape est souvent celle qui est mise en avant lorsque l’on parle de Detailing. La phase de correction commence toujours par une inspection des défauts. Le mieux est d’avoir un éclairage LED pour le detailing puissant qui permet de révéler ce qu’on ne voit pas sous un ciel nuageux par exemple. Cette analyse permet d’évaluer l’ampleur du travail. Très clairement, si vous devez faire une estimation du travail à réaliser sur un véhicule très sale, en journée sous un ciel voilé…je vous souhaite bon courage car vous allez avoir des surprises une fois lavé et décontaminé.
Mesure d’épaisseur
Ensuite, panneau par panneau, vous allez prendre les mesures d’épaisseur de vernis avec un appareil spécial appelé PTG (Paint Thickness Gauge). Cela vous donne l’épaisseur totale (apprêt + peinture + vernis). Cette mesure, combinée avec le type de défauts observés, vous permet de définir la manière dont vous allez travailler la zone.
Exemple: vous avez remarqué qu’il y avait une microrayure assez profonde sur une zone où vous avez mesuré une épaisseur totale de 75µm, vous saurez qu’il ne faudra pas attaquer de manière trop agressive cette zone, sous peine de percer le vernis. Dans ce cas, soit vous faites le choix de corriger ce que vous pouvez avec un polish de finition en gardant une marge de sécurité, soit vous passez par la case peinture.
Le masquage
Avant de se lancer dans la phase de correction, il conviendra de masquer (protéger) les pièces en plastique brut, joints caoutchouc et ouvertures afin d’éviter des traces de polish ou bien que la poussière de polish ne s’incruste.
La correction
En ce qui concerne cette étape de correction, l’objectif est de retirer par abrasion une fine couche de vernis dont l’épaisseur correspond à la profondeur maximum de vos défauts. Pour cela, on utilise une polisseuse orbitale ou rotative avec son pad ou un pad manuel combinés à un polish dont le pouvoir abrasif sera adapté à votre objectif.
C’est le couple (combo) « pad + polish » qui déterminera le résultat obtenu.
Il faut bien comprendre que le processus de correction est abrasif et donc destructeur de vernis. Il n’a pas vocation à être réalisé tous les ans, sous peine de percer le vernis et de devoir repasser en peinture complète à un moment ou à un autre.
Le Cleaner
La phase de correction se termine toujours par un nettoyage complet avec un « cleaner » de type IPA (Alcool Isopropylique) afin de retirer toutes les huiles de polish qui sont encore sur votre carrosserie. Clairement, sans cette phase de nettoyage, impossible d’évaluer correctement votre travail de correction.
5- Le lustrage
Cette phase est un peu particulière car elle peut être optionnelle en fonction du type de peinture ou de ce que vous souhaitez faire après au niveau protection.
Si votre vernis est assez ancien, le lustreur va nourrir le vernis et lui redonner les huiles qu’il a perdu avec le temps. On appelle aussi ce lustreur un « glaze ». Il permet de redonner un fort brillant, une profondeur et une finition « gloss » élevée à votre carrosserie, mais il n’offre aucune protection. Par contre, il favorise l’accroche de la cire. On peut donc l’appliquer avant de poser une cire. Il faudra juste faire attention à l’association niveau compatibilité entre le glaze et la cire.
6- La protection
Lors des étapes précédentes, nous avons œuvré pour redonner une nouvelle jeunesse à notre carrosserie. Nous avons corrigé les défauts du vernis, puis nous lui avons redonné de la brillance. Maintenant que le résultat est parfait, il nous faut le protéger des agressions extérieures. L’objectif est qu’il dure le plus longtemps possible en formant un film protecteur très fin (quelques µm) par-dessus la carrosserie.
Il existe plusieurs types de protections actuellement sur le marché:
Les cires naturelles (Wax)
Les cires naturelles sont composées essentiellement de carnauba (cire issue des feuilles de palmiers). En fonction de leur grade (composition et teneur en carnauba), le rendu sera différent. Plus la teneur en carnauba est élevée plus le prix est élevé mais plus la tenue dans le temps est longue. Autre avantage de la cire naturelle est sa profondeur, c’est-à-dire la capacité à produire un effet mouillé et des reflets très profonds de ce qui entoure le véhicule (surtout sur couleur foncée). On dit également que les reflets sont plus chauds avec une cire naturelle (par rapport aux cires synthétiques).
Les cires naturelles ont des propriétés hydrophobes (sheeting et beading) très élevées.
La durée de tenue d’une cire naturelle est en général plus faible qu’une cire synthétique. Elle-même est plus faible qu’une céramique.
Les cires synthétiques (sealants)
Les cires synthétiques sont souvent plus accessibles financièrement. Elles proposent une tenue dans le temps tout à fait correct (environ 4 à 6 mois). Par contre, le rendu est plus froid que la cire naturelle. Après, c’est une question de goût. Par contre, la brillance est élevée.
Les cires hybrides
Les cires hybrides essaient de rassembler le meilleur de 2 mondes: Un prix accessible, une bonne durabilité et un rendu chaud et une forte brillance.
Les céramiques (nanotechnologies)
Pour finir, le dernier type de protection est le traitement céramique. On ne va pas tourner autour du pot, son principal avantage est sa durabilité et le niveau de protection apportée. Le traitement apporte un très haut niveau de brillance. Par contre, la pose a un certain coût et nécessite un mode opératoire précis et maitrisé sous peine de ruiner tous vos efforts précédents.
Vous l’aurez compris, il n’y pas de meilleure protection dans l’absolu, tout est question de choix et de compromis. Cela dépendra également de votre usage et de la fréquence de votre entretien.
7- L’entretien
Suivant le type de protection, il conviendra de fournir un entretien adapté. Si vous avez utilisé une protection en cire, faites vos lavages avec un shampoing doux de type « wax safe » afin d’éviter de retirer votre protection au premier lavage. Ces shampoings vont également rebooster votre protection.
Evitez les lavages en station ou alors tenez la lance à bonne distance de la carrosserie pour éviter d’endommager votre protection. Et bien sûr, pas de lavage aux rouleaux!!
Vous pouvez également utiliser un « quick detailer » (QD) qui vous permettra de retirer le voile routier après un long trajet.
Pour rebooster votre protection cire, vous pouvez également utiliser un quick wax en spray, c’est une sorte de cire liquide. Attention, cela n’a aucune propriété nettoyante.
Pour les protections céramiques, normalement chaque fabriquant de traitement céramique propose une gamme de produits d’entretien adaptés, enrichi en SiO2, souvent appelé « Reload ».
Les bases du detailing auto
Voilà, j’espère que cet article sur le detailing vous aura intéressé, n’hésitez pas à laisser vos commentaires et à allez voir ma page Facebook Detailing Origins. Vous pouvez vous abonner à mon blog afin de ne rien manquer de mes prochains articles. Je détaillerai prochainement les techniques de detailing à mettre en oeuvre pour chacune de ces étapes.
J’aborderai également la partie finition (intérieur, cuirs, pneus, moteurs, vitrages, échappement, etc…).
Bonjour,
Je souhaite travailler avec le produit Hybrid Ceramic pre wax prep G220416 sur un véhicule neuf sorti de concession.
J’ai l’habitude de dégraisser les huiles de polissage avec de l’alcool isopropylique ou cleaner, avant de poser un sealant pour une accroche optimale des produits.
La procédure est elle la même avec Hybrid Ceramic pre wax prep G220416.
Le pre wax prep doit il être laissé comme couche préparatrice avant d’appliquer M2716 Pro Hybrid Ceramic Sealant sans neutralisation avec IPA?
Quel est le temps de « Cure » de chacun des produits?
Je vous remercie de conseils votre collaboration
Vandenbergen Xavier
bonjour Xavier,
Ma recommandation : L’hybrid Ceramic pre wax est à utiliser lors de la phase de lustrage (après correction et donc après un passage au cleaner IPA). Il se pose avec un applicateur mousse en petits cercles, sur zones de 60x60cm, pas de temps de pose, essuyage avec microfibre. Vous ne passez pas d’IPA après, vous appliquez directement votre sealant Pro Hybrid. La pose se fait de la même manière avec un applicateur mousse (vous pouvez le faire également avec une polisseuse orbitale et pad de finition). Posez le sealant par panneau. Attendez 1 min, puis essuyer avec une microfibre double face (poils longs / poils courts). Vous pouvez poser une deuxiement couche de sealant 2h plus tard.
J’espère avoir répondu à votre question. Bonne journée.